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mercredi 25 décembre
Un oui de colère

C’est un oui de responsabilité, mais aussi de colère, que les parlementaires socialistes ont adressé au gouvernement le 29 octobre. 

Entre l’intervention du président de la République annonçant le deuxième confinement, la veille, et avant la conférence de presse ministérielle pour en détailler les conditions, les parlementaires ont été appelés à voter sur une déclaration du premier ministre. 

Les députés et sénateurs socialistes ont voté pour, parce qu’ils n’avaient pas d’autre choix. 

Cependant, dans leurs explications de vote, tant Valérie Rabault, à l’Assemblée, que Patrick Kanner, au Sénat, ont fait part de leur colère face à l’impréparation du pouvoir et son refus de tenir compte des propositions, d’où qu’elles viennent. 

« Nous avons fait et continuerons à faire nos propositions », a précisé Olivier Faure. « Le gouvernement appelle de manière incantatoire à l’unité. S’il la cherche vraiment, qu’il écoute enfin ceux qui, sur le terrain chaque jour, dans le monde médical comme dans les collectivités locales, l’alertent et ne rencontrent jusqu’ici que son indifférence », a une nouvelle fois conseillé le Premier secrétaire du PS. 

Ce oui de colère relaie la lassitude et les inquiétudes des soignants. L’hôpital est désormais au bord de l’implosion, il ne tient que par la volonté de celles et ceux qui y travaillent. 

C’est aussi un oui de colère face à une nouvelle dégradation de la situation économique et sociale de millions de Français - étudiants, entrepreneurs, indépendants, salariés. 

Valérie Rabault a énuméré les raisons de cette colère, d’autant plus forte que depuis 2017, les députés socialistes dénoncent les erreurs de cette majorité qui aujourd’hui amplifient encore la crise. Il en va ainsi de la limitation drastique des emplois aidés, décidée, pour des motivations idéologiques, dès les premiers jours du quinquennat. Les gouvernements de François Hollande pouvaient en mobiliser 450 000, Aujourd’hui, il n’en reste que 100000. Le gouvernement ne dispose plus de ce filet de sécurité qui aurait été bien utile à un moment où près d’un million de nos compatriotes sont en passe de basculer sous le seuil de pauvreté. 

Les parlementaires socialistes ont voté oui car ce confinement doit fonctionner : « il est impensable de demander autant d’efforts aux Français si l’on n’obtient pas un résultat tangible et durable face à l’épidémie. Vous ne pourrez pas revenir devant nous dans trois mois pour un troisième confinement », a prévenu Valérie Rabault. 

« Mais, dans ce oui, sachez entendre la colère, la nôtre et celle que nous relayons. Surtout, transformez-la en actions lisibles et justes, de manière à redonner confiance dans l’État. Sinon, ce sera le chaos », a mis en garde la présidente du groupe à l’Assemblée. 

Article publié dans le Cap Finistère n°1330 du 6 novembre 2020





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