Un pacte breton
C’était la première fois qu’un président du Conseil régional intervenait devant les conseillers départementaux du Finistère, réunis en séance plénière à la Maison du département à Quimper. Le 31 janvier, Loïg Chesnais-Girard, qui négocie avec l’État le pacte d’accessibilité pour la Bretagne, est venu à leur rencontre pour expliquer l’avancée de discussions mais aussi pour entendre les revendications des élu.es du Finistère.
Ce pacte intervient après l’abandon du projet de Notre-Dame-des- Landes par le gouvernement.
Nathalie Sarrabezolles a rappelé les quatre points essentiels pour le Finistère. D’abord, l’aménagement du territoire en termes d’infrastructures est un enjeu national, du ressort de l’État. Il ne saurait se reposer sur les capacités contributives des collectivités territoriales et établissements publics.
La reconnaissance de l’accessibilité ferroviaire du Finistère, Nord et Sud, est un enjeu national qui doit être concrétisé par l’engagement de l’État à donner le statut de service d’intérêt national aux lignes Paris-Brest et Paris-Quimper, comme prévu dans le code des transports depuis le nouveau pacte ferroviaire de juin 2018.
« Le désenclavement de la Bretagne est un combat permanent et collectif. »
Les élu.es du Finistère demandent la mise en place d’un comité stratégique pour l’accessibilité de la Bretagne dans le prolongement du comité LNOBPL (Liaisons Nouvelles Ouest Bretagne - Pays de la Loire) tombé en désuétude après l’abandon du projet Notre-Dame-des- Landes.
Ils demandent enfin le renforcement du corridor atlantique du réseau central du Réseau Transeuropéen de Transport (RTE-T) en lui ajoutant une branche bretonne s’appuyant sur les ports de Brest et Roscoff.
Pour Loïg Chesnais-Girard, la bataille pour l’accessibilité de la Bretagne doit se mener de manière collective. Elle se gagnera étape par étape. Le président du Conseil régional négocie le pacte au nom des élus bretons. Le désenclavement de la Bretagne passe par le ferroviaire avec comme horizon les trois heures de trajet entre Paris et le Finistère. Mais il passe aussi par l’achèvement de la RN 164 entre Rennes et Châteaulin. Dans la perspective du Brexit, les ports bretons doivent être intégrés dans le RTE-T de manière à pouvoir bénéficier des mêmes investissements que les autres ports européens.
Loïg Chesnais-Girard a replacé le combat de la Bretagne pour son désenclavement dans son contexte : celui d’une lutte permanente et collective où chaque avancée doit être engrangée pour préparer les suivantes. Le pacte d’accessibilité doit être signé le 8 février, à Rennes.
Article publié dans le Cap Finistère n°1257 du 8 février 2019