Un parti pas comme les autres
Le Rassemblement national n’est pas un parti comme les autres. C’est pour le rappeler que 17 organisations de gauche (*) avaient appelé à un rassemblement quelques heures avant que Marine Le Pen ne tienne une conférence de presse à Brest pour adouber la tête de liste de son parti aux Municipales. Et la réaction des dirigeants de ce parti leur a totalement donné raison.
Au-delà du caractère violent et haineux, intrinsèque au RN, les organisateurs du rassemblement ont particulièrement insisté, en cette période de mouvement social contre le projet de réforme des retraites, sur l’imposture de Marine Le Pen qui ne cherche qu’à surfer sur le mécontentement. « Elle ne peut en aucun cas se présenter comme un débouché politique à la crise sociale », a martelé Olivier Pichon, secrétaire de l’Union locale CGT. La préférence nationale ne peut pas être considérée comme une forme de partage des richesses. L’Extrême-droite n’a jamais été aux côtés du mouvement ouvrier. « Il suffit de voir ce qui se passe dans ses municipalités, où elle s’attaque aux syndicats ou aux associations d’éducation populaire », a rappelé Damien Davy de vigilance syndicale antifasciste.
Et que fit le RN ? Exactement ce que les organisations de gauche dénonçaient : des insultes, des menaces et un déferlement de haine. Il n’a pas fallu longtemps, sur les réseaux sociaux pour que le compte Twitter de la Fédération du Finistère, qui relayait l’appel au rassemblement pacifique, soit la cible de commentaires du style : « bande de cafards », « cassos ». Ou, parce que ce rassemblement devait prendre la forme d’un pique-nique les attaques sur le thème : « Ces islamo-gauchistes vont certainement manger des kebabs ».
Le chef de file du RN en Bretagne, Gilles Pénelle, alla même jusqu’à menacer les organisations appelant à ce rassemblement. « On s’en occupera particulièrement quand on sera au pouvoir, c’est-à-dire très prochainement et on les mettra hors d’état de nuire », déclarait-il au Télégramme. Les organisations visées ont porté plainte auprès du procureur de la République.
Comme d’habitude, l’Extrême-droite s’est victimisée, changeant même le point de rendez-vous, quelques heures avant la conférence de presse, alors qu’il n’a jamais été question de la perturber ou d’empêcher Marine Le Pen d’adouber sa candidate.
Quoi qu’il en soit, Marine Le Pen ne sera jamais la bienvenue dans le Finistère.
*UL CGT, CNT, Ensemble, EELV, FSU, LFI, Génération.s , LDH, MRAP, NPA, PCF, PS, Solidaires, UCL, UDB, Visa 29, AP UBO.
Article publié dans le Cap Finistère n° 1298 du 7 février 2020