Avec 32,2 millions de tonnes pour la campagne 2020, la production de betteraves sucrières subit un recul de 15,4 % par rapport à l’année 2019. Face à cette baisse importante des rendements, due aux attaques de pucerons porteurs de la jaunisse et à la sécheresse estivale, il est urgent d’agir pour soutenir la filière et garantir des revenus dignes pour les producteurs et les transformateurs.
Mais une nature peu clémente n’est pas la seule responsable des maux de la filière... La fin des quotas betteraviers en octobre 2017 a en effet conduit à un effondrement du prix du sucre européen : le marché européen s’est aligné avec le prix des exportations brésiliennes, c’est à dire un prix de dumping environnemental et social face auquel tous les autres grands pays producteurs (USA, Chine, Russie, Inde, Thailande) se protègent.
Facteurs aggravants, l’absence de mécanisme de solidarité s’ajoute au retard pris dans des solutions alternatives depuis la fin annoncée de l’usage des néonicotinoïdes par la loi de 2016. Ce manque d’anticipation illustre une forme d’incurie de l’Etat dans le pilotage du Plan Ecophyto depuis de trop nombreuses années.
Nous ne pouvons pas, molécules après molécules et de crise en crise, laisser le monde agricole sans perspective durable. Après le glyphosate, ouvrir une nouvelle controverse sur les néonicotinoïdes risque de ruiner la parole publique et de fragiliser le pacte de confiance au sein de notre agriculture et la société, d’autant plus qu’elle interviendrait avant même l’avis de l’ANSES !
Nous plaidons, en alternative à la réautorisation des néonicotinoïdes, pour une voie conciliant économie et écologie : un processus permettant à la fois de garantir la juste reconnaissance de la dignité de l’ensemble des travailleurs de la terre, de contribuer positivement à notre sécurité alimentaire et de protéger une biodiversité qui constitue notre assurance-vie collective.
Notre contribution, qui s’appuie sur des prévisions et estimations qui restent à affiner, a vocation à être consolidée en lien avec l’ensemble des acteurs concernés.
Elle vise à identifier les causes profondes des impasses actuelles, à éviter une nouvelle fracture sociétale et à remettre la transition agroécologique et le partage de la valeur au cœur de la sortie de crise.
Notre « Plan B » s’articule en trois axes :
1. L’innovation commerciale
2. L’innovation économique et sociale
3. L’innovation agroécologique
Le « Plan B » des députés socialistes et apparentés n’est pas seulement une trajectoire vers une revalorisation durable de la filière française de la betterave d’ici 2030. Nous l’avons conçu comme un cas d’école pour d’autres secteurs agricoles qui sont eux aussi confrontés à la double peine de la dérégulation des marchés et du dérèglement climatique.
Un plan B comme Betterave
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