Nos hôpitaux ferment des services d’urgence, des rectorats organisent
des speed dating pour recruter des enseignants, plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et une partie des commentateurs politiques nous explique qu’il faudrait continuer à faire confiance à l’équipe qui a conduit le pays dans cette impasse.
Dans une tribune publiée à la veille du premier tour des Législatives, plus de 170 économistes apportent leur soutien au programme économique de la NUPES qui, enfin, se propose de rompre avec la logique néolibérale.
« Tournant le dos aux politiques qui accroissent les inégalités, fragilisent les services publics et abîment les écosystèmes, la NUPES porte un projet de transformation sociale et écologique. Son but est de faire advenir au cours de la prochaine mandature une société plus égalitaire et solidaire, respectueuse des impératifs écologiques.
Balloté par les événements, le pouvoir macronien navigue à vue. Il y a certes un regain d’interventionnisme, à l’image du “ quoi qu’il en coûte ” et, dans le discours, avec la récupération du terme de planification écologique. Mais la doctrine reste la politique de l’offre : le marché est le seul opérateur pour organiser les échanges, ce qui donne aux entreprises et aux détenteurs de capitaux le plein pouvoir de définir notre mode de développement. Le résultat est une catastrophe écologique, un envol des revenus des plus riches du fait de baisses d’impôts massives en leur faveur et une économie privée qui aspire de plus en plus de subventions publiques : celles-ci ont été multipliées par deux, après la crise de 2008 et de nouveau par deux, à la suite de la pandémie.
« En abordant les questions économiques sous l’angle de la satisfaction des besoins, le programme de la NUPES propose une autre voie. »
En abordant les questions économiques sous l’angle de la satisfaction des besoins, le programme de la NUPES propose une autre voie. Son principe fondamental consiste à relier l’immédiateté de l’urgence sociale au temps long d’un mode de développement désirable et respectueux des impératifs écologiques.
Si une majorité macronienne est reconduite, les prochains mois seront très difficiles pour la majeure partie de la population.
À l’inverse, une victoire de la NUPES apporterait immédiatement des avancées : blocage des prix des produits de première nécessité, hausse du Smic à 1500 euros nets, négociation des salaires au niveau des branches, revalorisation des retraites et des minimas sociaux, mise en place d’une allocation d’autonomie pour les jeunes, ainsi qu’un programme de garantie d’emploi permettront de soulager les difficultés les plus urgentes et de restaurer la confiance en l’avenir pour le plus grand nombre.
La politique des revenus ne peut cependant être l’alpha et l’oméga de la reconstruction socioéconomique. Celle-ci passe par une remobilisation de la puissance publique et la construction d’un projet productif à long terme, compatible avec le respect de la biosphère. Cela implique un effort de financement des équipements et de revalorisation des conditions de travail, notamment dans les domaines de l’éducation, du soin et de la recherche où les retards accumulés démoralisent les personnels. Les relations sociales dans l’entreprise doivent être considérablement démocratisées, ce qui passe, notamment, par une meilleure représentation des salariés dans les instances de décision des entreprises, un renforcement du rôle des syndicats et la limitation des écarts de salaires.
Un redéploiement des services essentiels (éducation, transports, santé, poste, justice) permettra la redynamisation économique des territoires sacrifiés sur l’autel de la réduction des coûts. La proposition d’instaurer une planification écologique démocratique et contraignante vise, quant à elle, une projection à long terme de nos sociétés compatible avec une décroissance des pollutions et de l’utilisation des ressources naturelles.
Les investissements concernant la reconstruction des services publics et la transition écologique nécessitent des financements. L’option choisie est d’abord celle de la justice sociale au service de l’efficacité. Une fiscalité plus progressive sur les revenus et les patrimoines, le rétablissement de l’ISF et la suppression de la flat tax, ainsi que la lutte contre la fraude permettront de dégager des ressources supplémentaires importantes et de limiter le recours à l’endettement. Si l’effort prévu est substantiel pour les plus favorisés, en particulier pour les riches héritiers, les impôts seront constants ou en baisse pour 90% de la population.
Cette élection est le moment de redécouvrir les vertus économiques de l’ambition collective et de la solidarité. Fruit d’un travail collégial expert et citoyen, le programme défendu par la NUPES est le socle d’un rassemblement inédit. La victoire de ce projet à la fois social, écologique et démocratique permettrait, enfin, de mobiliser l’économie pour prendre soin de la planète et de nos conditions de vie. »
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