On ne naît pas maire de Paris, on le devient, à la force de convictions, d’engagements et de campagnes électorales pour convaincre les électrices et les électeurs.
Le 1er février, c’est en visioconférence que Boris Vallaud a présenté, aux
adhérents et sympathisants du Finistère, le projet que défend Anne Hidalgo et répondu à leurs questions.
« Réunir la France dans la justice », qui se décline en 70 propositions, a été élaboré de manière collective. Il s’appuie évidemment sur le projet socialiste validé cet été à Blois à l’issue de dix-huit mois de travail. « Le projet du PS donne une vision à long terme de ce que veulent les socialistes. Le programme présidentiel l’organise sur la durée d’un mandat présidentiel », a résumé Boris Vallaud.
Les groupes parlementaires, les secrétaires nationaux du PS, mais aussi
des experts, des universitaires, des ONG et des syndicats ont participé à l’élaboration de ces 70 propositions. Elles visent à apporter des réponses aux trois défis que nous devons relever : le défi social, le défi écologique et le défi démocratique, en sachant que ces trois dimensions sont étroitement liées et qu’il faut toujours les associer. Décarboner l’économie sans prendre en compte les aspects sociaux serait voué à l’échec.
Ce projet intervient à l’issue de la crise sanitaire et en tire tous les enseignements. Il a, en effet, fallu que notre pays soit confiné pour qu’éclate au grand jour les vraies priorités et le rôle indispensable joué par les premiers de corvée qui ont permis de faire tourner le pays : personnel soignant, caissières, enseignants...
« Ce projet correspond totalement à la candidate qui le porte. »
Mais, si ce projet est le fruit d’un travail collectif, on y retrouve évidemment la patte de la candidate qui le porte, a insisté Boris Vallaud. Anne Hidalgo est une femme, d’origine espagnole, qui a grandi dans les quartiers populaires de Lyon et qui a commencé sa carrière professionnelle comme inspectrice du travail.
C’est pour cette raison que la candidate insiste particulièrement sur les volets sociaux et éducatifs de son projet et qu’elle est totalement crédible lorsqu’elle insiste sur l’importance de l’école, de l’orientation et du dialogue au sein des entreprises.
Le cœur du projet s’adresse aux classes moyennes et aux classes populaires et vise à augmenter leur pouvoir d’achat, qui stagne depuis des années, alors que les hauts revenus explosent. La reprise de l’inflation exige des réponses fortes, d’abord pour augmenter le SMIC et provoquer des conférences salariales dans toutes les branches professionnelles, mais aussi pour réduire les écarts de salaires au sein des entreprises, au moins de 1 à 20.
Il est enfin temps, alors que le dispositif législatif existe depuis des années, de parvenir enfin à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. C’est indispensable, d’un point de vue éthique, mais aussi économique puisque le manque à gagner pour l’économie est évalué à 90 milliards d’euros qui ne se retrouvent ni dans la consommation, ni dans les prestations sociales.
Dépendance : une réponse solidaire
À l’issue de cette présentation du programme, Boris Vallaud a répondu aux questions des adhérents et sympathisants. Les demandes de précisions portaient notamment sur l’éducation et la formation des enseignants, l’accueil des réfugiés, la réforme des institutions, mais surtout les questions sociales et en particulier sur la prise en charge de la dépendance, quelques jours après la
publication « des fossoyeurs ». Pour Boris Vallaud, le scandale ne date pas d’aujourd’hui. Depuis plusieurs années, les parlementaires socialistes interpellent le gouvernement sur les conditions de vie dans les EHPAD. « Le candidat Macron avait promis une loi sur la dépendance en 2017 et nous sommes presque certains qu’il la réitérera en 2022. »
La gestion des EHPAD par le secteur privé n’est pas une fatalité, a insisté le député des Landes. Dans son département, on ne trouve aucun groupe privé. « Nous devons cette situation à Henri
Emmanuelli qui partait du principe que nous grandissons ensemble, nous vivons ensemble et nous vieillissons ensemble. » « Dans le Finistère, nous ne comptons que deux établissements privés, à Brest », a complété Nathalie Sarrabezolles. Tous les autres établissements sont publics ou associatifs. Mais, quel que soit le mode de gestion, le manque de moyens se fait sentir partout.
La question que le débat présidentiel devrait trancher est : quelle part de la solidarité nationale voulons-nous consacrer à la prise en charge du grand âge en sachant que les dépenses liées aux soins sont financées par la sécurité sociale, celles liées à la dépendance par les départements et celles liées à l’hébergement par les résidents ou leurs familles ?
Le financement de la dépendance conduit, bien sûr, à reposer la question des retraites et de l’employabilité des seniors car le montant des pensions dépend directement des cotisations versées. Or, comment accepter de repousser l’âge de départ à la retraite, comme le préconise la Droite si, dans le même temps, les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans ont très peu de chance de se faire embaucher ?
Article publié dans le Cap Finistère n°1381 du 11 février 2022
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