Une ambition pour le Finistère
945,97 millions d’euros. C’est le montant du budget du Département voté le 1er février par les conseillers départementaux. Ces deux jours de session ont permis de présenter l’ensemble des politiques publiques qui constituent autant de solidarités humaines et territoriales.
« Ce budget est la traduction concrète de nos choix d’action comme de notre manière de travailler », a résumé la présidente du Conseil départemental : « nous agissons, nous agissons avec des partenaires, dans la concertation et dans un contexte particulier ».
Comment définir ce contexte ? Pour Nathalie Sarrabezolles, il se caractérise par deux aspects. D’une part, une remise en cause des lois de décentralisation, en raison de la méfiance, voire de la défiance du gouvernement envers les collectivités locales. Or, la confiance est indispensable pour que chacun joue au mieux son rôle pour garantir le meilleur service public que les citoyens attendent.
D’autre part, les collectivités locales manquent de visibilité financière et budgétaire. Depuis 2015, les dotations de l’État baissent et les intentions de l’État ne sont toujours pas claires, en particulier en ce qui concerne la fiscalité locale.
« Le Département a fait le choix de la co-construction. »
Si elle n’est pas encore au rendez-vous avec l’État, en revanche, la confiance existe dans le Finistère, entre le Conseil départemental et ses partenaires, en particulier associatifs. Car la majorité départementale a fait le choix de la co-construction de son action. Elle se traduit par l’élaboration de nombreux schémas écrits à plusieurs mains sur des sujets comme l’enfance, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les enseignements artistiques ou la langue bretonne. En outre, ces schémas sont l’objet d’évaluations régulières auxquelles prennent part les partenaires, les usagers ou les élu.es.
Afin de permettre à celles et ceux qui souhaitent s’exprimer de le faire, afin surtout que la parole citoyenne directe soit rendue possible aussi à celles et ceux qui s’expriment peu, la présidente du Conseil départemental a annoncé, lors de la session du mois de janvier, que des cahiers citoyens ainsi que des urnes « boîtes aux lettres » seront ouverts et à libre disposition dans les CDAS au mois de février.
C’est toujours cette idée de concertation et d’intelligence collective qui prévaudra en cette année 2019 qui sera, pour le Finistère, placée sous le signe de l’environnement.
« Cette année va nous servir tout à la fois à mieux connaître ce qui nous entoure, à prendre la mesure des enjeux, à comprendre concrètement ce qui est en train de se passer et donc à agir plus efficacement », a annoncé la vice-présidente du Conseil départemental, Armelle Huruguen.
Chef de file des solidarités territoriales
La loi NOTRe a confirmé le rôle de chef de file des solidarités territoriales du Département. Au cours de la session budgétaire, Jacques François, vice-président du Conseil départemental en charge du Pays de Cornouaille, a particulièrement insisté sur les contrats de territoire passés entre le Département et les Communautés de communes du Finistère. « Garant d’un développement des territoires, équilibré et concerté, le Département utilise, depuis 2008, le contrat de territoire, qui constitue un outil de contractualisation avec les intercommunalités. »
Afin de réduire les inégalités territoriales, les interventions du Département sont différenciées sur la base d’un indicateur de solidarité territorial.
En 2019, le Département va poursuivre et amplifier cette stratégie de territorialisation et de coopération avec les intercommunalités. La cohésion sociale, le déploiement des services au public et l’ingénierie départementale constitueront le fil rouge des relations avec les EPCI sur la durée des contrats.
« En application de la stratégie européenne du Conseil départemental, votée en octobre 2018, un lien sera fait entre les contrats de territoire et les financements européens », a annoncé Jacques François.
En outre, comme l’a souligné Armelle Huruguen, le Département intervient également pour apporter des moyens humains aux communes et aux intercommunalités. Dès après la promulgation de la loi NOTRe et sans attendre un décret sur l’assistance technique qui n’est d’ailleurs toujours pas sorti, le Conseil départemental s’est organisé pour apporter et coordonner des réponses aux besoins d’ingénierie exprimés par les collectivités.
Le Département va également s’investir avec détermination pour la mise en place de politiques d’intervention différenciées.
Article publié dans le cap Finistère n°1258 du 15 février 2019