Une autre réforme est possible
Le 9 mai, toutes les organisations syndicales de la Fonction publique se sont retrouvées pour une journée de mobilisation contre le projet de loi de transformation de la Fonction publique.
« Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FAFP, FO, FSU, Solidaires et UNSA de la Fonction publique affirment de nouveau leur attachement aux valeurs du service public et à une Fonction publique au service de toutes et tous, porteuse de l’intérêt général », ont rappelé les représentants syndicaux avant de manifester dans les rues de Brest, Quimper, Morlaix ou Carhaix, notamment.
Or, depuis de nombreux mois, en dépit de leurs revendications et propositions, elles constatent que le pouvoir exécutif poursuit une politique contraire aux intérêts de la population, néfaste pour les missions publiques et pour les agent.es. Le gouvernement pratique le double langage en prônant la modernisation de la Fonction publique et le respect des agent.es public.que.s, alors même qu’il ne revalorise pas leur rémunération, qu’il supprime des postes, engendrant une forte dégradation des conditions de travail et veut affaiblir leurs droits et garanties.
Le projet de loi de transformation de la Fonction publique intervient après plusieurs mauvais coups portés aux fonctionnaires, comme la suppression du jour de carence ou l’annonce de la suppression de 120 000 postes.
Les organisations syndicales, unanimes, dénoncent la mise en place d’une instance unique en lieu et place des comités techniques et CHSCT. Cette instance risque de diluer et d’amoindrir les actions dans des domaines essentiels de la sécurité, de la santé et de la vie au travail. Elles refusent également la suppression des compétences des CAP en matière de promotion et de mobilité ou le recours au recrutement accru à tous les niveaux de contractuel.le.s avec des contrats de mission à durée déterminée pouvant être rompus à tout moment.
« Une autre réforme était possible pour moderniser le statut et favoriser l’attractivité des carrières publiques », ont rappelé, dans une Tribune publiée le 9 mai, Valérie Rabault, Marietta Karamanli et Boris Vallaud. « Cela passait par une révision de la forme et du déroulement des concours afin de mieux ouvrir la Fonction publique sur la société d’aujourd’hui ; par le renforcement de la formation continue pour permettre aux agents de mieux s’adapter aux inévitables mutations professionnelles ; et par le rapprochement de l’organisation des trois versants de la Fonction publique afin d’encourager les mobilités ».
C’est cette vision que défendront les députés socialistes.
Pour les organisations syndicales, la mobilisation contre la réforme de la Fonction publique ne fait que commencer...