Une autre réforme est possible
Dans le prolongement du meeting commun qui s’était tenu à Saint-Denis, treize organisations de gauche et écologistes ont, le 22 janvier, présenté un document commun pour une réforme des retraites justes.
« Nous avons cherché un consensus à gauche et chez les écologistes. Il n’y a pas un seul chemin possible, il y a une autre voie que celle que le gouvernement tente d’imposer, nous présentons une alternative », a insisté Olivier Faure, le Premier secrétaire national, avant d’expliquer : « Ce travail s’inscrit dans la lignée des combats commun que j’ai appelé de mes voeux dès la rentrée 2018. Y parvenir n’avait rien d’une évidence. Je me félicite que chacun ait créé les conditions de positions communes. J’ai tenu à ce que les socialistes y prennent toute leur part. Plus que jamais les mots de Victor Hugo résonnent à nos oreilles : “ Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ” ! »
« Chacun peut constater qu’une adoption à la hussarde au Parlement est une voie dangereuse pour le pays », prévient Olivier Faure. « Discuter d’une réforme systémique sans posséder les éléments de financement ni les simulateurs permettant de juger des situations individuelles, est une provocation qui ne peut conduire qu’à l’exacerbation des tensions. C’est la raison pour laquelle avec l’ensemble des forces de gauche et écologistes nous avons demandé le retrait du texte parce que face à une situation de blocage il faut relancer une négociation transparente avec les partenaires sociaux. »
« Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ! »
En outre, pour le PS, le débat devrait être élargi aux enjeux de vieillissement et de solidarité entre les générations. Oui, les retraites sont un élément clé de la solidarité entre les générations. Je veux que s’ouvre dans le pays un débat sur une « garantie grand âge » assurant à chacun un accompagnement pour une vie digne jusqu’à son terme.
Les signataires de la plateforme « Retraites : d’autres choix sont possibles » réaffirment leur attachement au droit àla retraite comme un revenu socialiséissu du travail. « Nous réaffirmons le choix d’un régime àprestations définies basésur la répartition solidaire et sur un ensemble de garanties collectives. Nous nous opposons àla substitution, même partielle, de cette solidarité publique par des démarches de capitalisation profondément inégalitaires, incertaines et destructrices de valeur », rappellent-ils. Notre système de retraite n’est pas en faillite, son déficit est creusépar la politique du gouvernement. Il est toutefois perfectible et doit être amélioré. Pour ces raisons, les signataires refusent toute mesure d’économie sur le dos des retraités : « pas d’âge pivot, ni de mesures d’âge, ni maintenant ni plus tard ». Ils refusent d‘avoir àchoisir entre travailler plus ou gagner moins.
Enfin, il est impératif de maintenir le départ anticipéàtaux plein pour les carrières longues. la reconnaissance de la pénibilitédes métiers doit être améliorée afin de permettre réellement aux travailleurs concernés un départ anticipéà la retraite. Cela suppose d’engager une réflexion pour apporter des garanties collectives au dispositif existant et de déployer en amont une grande politique de prévention de l’usure professionnelle. Enfin, l’égalitéfemmes-hommes àla retraite commence par l’égalitédans les carrières et les salaires, et implique de réduire la fracture salariale entre les hommes et les femmes.
Article publié dans le Cap Finistère n°1297 du 31 janvier 2020