Tout ça pour en arriver là ? Au lendemain du second tour des élections législatives, notre pays se trouve dans une situation institutionnelle inédite dans notre histoire récente : le président, élu une seconde fois au second tour avec les voix de toute la gauche pour faire barrage à l’extrême-droite, se retrouve sans majorité pour gouverner. Après avoir mené une courte campagne, sans projet clair pour le pays, uniquement basée sur la peur et l’outrance, refusant de faire la différence entre la NUPES et l’extrême-droite, Emmanuel Macron récolte ce qu’il a semé : l’élection du plus puissant groupe parlementaire d’extrême-droite de la 5e république dans une Assemblée totalement éclatée. Pourquoi les électeurs macronistes, en cas de duel NUPES/RN, auraient voté pour le candidat ou la candidate de gauche au second tour alors même que le chef de l’État les accusait de menacer la République ?
Face à de telles méthodes, la stratégie d’union de la gauche au sein de la NUPES a neutralisé le programme libéral défendu par les candidats de l’Elysée qui ne pourra donc pas être appliqué. Le spectre de la retraite à 65 ans s’éloigne pour le moment. La vigilance s’impose néanmoins.
L’absence de majorité absolue va enfin replacer l’Assemblée nationale au cœur de notre système démocratique de fabrication des lois et de contrôle du Gouvernement. Les décisions ne seront plus prises, comme sous le quinquennat précédent, dans le huis clos des cabinets ministériels, ou pire, dans les cabinets de conseils privés.
Pour le Finistère, nous nous félicitons évidemment de la belle victoire de Mélanie Thomin qui saura porter la voix du monde rural à l’Assemblée. Nous ne pouvons pas cacher notre déception pour les autres candidat-es dans le département qui malgré des campagnes dynamiques et un programme porteur d’espoir ne sont pas parvenus à l’emporter face aux députée-es sortant-es. Il est évident que les voix de droite se sont massivement portées sur les candidat-es macronistes.
La NUPES ne demande qu’à s’organiser et à se renforcer, pour soutenir ses élu-es, mais aussi pour préparer les combats futurs. Nous sommes parvenus à briser la spirale de la division. A nous maintenant de construire, dans le respect de nos spécificités, les conditions d’un rassemblement durable des forces de gauche et écologistes. Déjà, dans les équipes de campagnes, Socialistes, Insoumis, Communistes, Écologistes, citoyens engagés ont montré qu’ils pouvaient se retrouver et travailler ensemble. Toutes ces dynamiques locales doivent être confirmées et s’amplifier.
Brest le 20 juin 2022
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