« Le Parlement est le lieu où les décisions sont prises par un vote, après une délibération, un débat transparent et démocratique. »
Or, en organisant une matinée de discussions, au lendemain de l’intervention présidentielle, sanctionné par un vote sans valeur,
la majorité parlementaire s’est livrée à une parodie de démocratie. Le groupe
socialiste a refusé de tomber dans ce piège, comme l’a expliqué la présidente du groupe, Valérie Rabault.
« Ne pas prendre part au vote, c’est vous dire que nous ne pouvons cautionner la manière avec laquelle vous gérez cette crise. » Bien sûr, la situation est d’une incroyable complexité, et il n’existe pas de réponse évidente. « Mais c’est justement parce qu’elle est complexe qu’elle devrait vous inciter à une réflexion partagée », a souligné la présidente du groupe socialiste. « Sincèrement, le président de la République pense-t-il être plus intelligent que la chancelière allemande, qui prend la peine de débattre sept heures durant avec les présidents de Région, pour élaborer une décision de consensus, qui prend la peine de faire voter toutes ces décisions
par le Bundestag ?
Pourquoi nos élus, qui font fonctionner la République du quotidien, nos maires, présidents de Département ou de Région sont-ils si peu associés à vos décisions, alors que depuis le début de cette crise ils pallient de nombreuses carences de l’État ? »
Cependant, ne pas prendre part au vote ne signifie pas renoncer à avancer des propositions pour sortir au plus vite de la crise sanitaire.
Une chambre d’enregistrement ?
D’abord, en organisant la vaccination des enseignants comme les socialistes ne cessent de la réclamer.
Ensuite, pour les réanimations, les député.es socialistes veulent connaître le détail des déprogrammations qui seront mise en œuvre pour espérer libérer les 5 000 places en réanimation annoncées.
Ils veulent également avoir chaque semaine une comparaison du nombre de nouveaux cas et de la projection établie en janvier.
Pour les jeunes, encore une fois, ils exigent la mise en œuvre immédiate d’un minimum jeunesse, à hauteur du RSA, pendant toute la durée de la période sanitaire, a minima.
Enfin, pour la production de vaccins, ils exigent, à court terme, la publication du plan de production, par site, par type de coopération avec les industriels. Et, au-delà, bien sûr, le gouvernement doit, dans les instances internationales soutenir la levée des brevets afin que le vaccin soit considéré comme un bien commun universel. Ces demandes sont totalement légitimes puisque, comme l’a rappelé Valérie Rabault, « quand on prive nos concitoyens de leurs libertés, comme vous le faites depuis un an, la contrepartie est une exigence de résultats ».
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