Unis dans la diversité
Alors que les élections européennes interviendront dans moins d’un an, il est important que les socialistes aient les idées claires sur les compétences de chaque institution et sur les impacts des politiques dans la vie quotidienne. Pour apporter des réponses à ces questions, Josselin Chesnel avait invité, le 22 juin à Landerneau, Marie-Pierre Vedrenne, présidente de Direct Europe, et Frédérique Bonnard Le Floc’h, en charge des dossiers européens au Conseil départemental.
L’Europe, c’est compliqué, pas démocratique et c’est loin. Voilà le leitmotiv que les eurosceptiques ne cessent de répéter, de matraquer sur tous les tons.
Le fonctionnement de l’Union européenne n’est pas plus compliqué à comprendre que celui de nos collectivités locales. Entre les communes, les communautés de communes, les pôles métropolitains, les départements et les régions, il n’est pas certain que tous nos concitoyens soient en mesure de pouvoir expliquer qui décide ou qui paye quoi, a rappelé Marie-Pierre Vedrenne.
Si l’Europe n’est pas assez sociale, c’est simplement parce que la plupart des États européens sont dirigés par des majorités conservatrices.
L’orientation de l’Union européenne est fixée par le Conseil européen qui est le regroupement des chefs d’États et de gouvernements. C’est cette instance qui prend les décisions.
Ensuite, la Commission européenne est chargée de mettre en oeuvre cette orientation et de contrôler son application. Elle est composée de 28 commissaires, issus de chaque pays membre. Mais, lorsqu’ils sont commissaires, ils doivent défendre l’intérêt général européen.
L’Europe intervient au quotidien dans de nombreux domaines, a rappelé Frédérique Bonnard Le Floc’h. On pense bien sûr, pour notre département, aux agriculteurs et à la PAC et aux pêcheurs et au FEAMP. Mais l’intervention européenne permet de développer bien d’autres politiques.
Elle intervient notamment dans les domaines de la recherche et de l’innovation si importante dans le Finistère pour tout ce qui touche à la mer.
Mais, et ce n’est pas assez mis en valeur, les fonds européens permettent aussi de mettre en place des politiques sociales. Grâce aux programmes de l’UE, des actions ambitieuses sont menées pour accompagner les ménages modestes et lutte contre la précarité énergétique, par exemple.
« L’Europe n’est pas un guichet », a insisté Frédérique Bonnard Le Floc’h. « Et surtout, elle oblige tous les acteurs à se concerter et coopérer. »
« Les procédures pour monter des dossiers de financement de fonds européens peuvent être compliquées », a-t-elle concédé. « Néanmoins si les contrôles sont tatillons, c’est pour éviter des fraudes et des scandales comme certains pays en ont déjà connus. »
Il faudrait, dans ce domaine, établir une distinction entre les pays en fonction de leur niveau d’administration et de leur capacité de contrôle des dépenses, estime la conseillère départementale. Car, à force de complexifier les procédures, on voit apparaître des cabinets spécialisés qui interviennent pour de grandes structures.
La bataille des élections européennes de 2019 est déjà lancée. C’est celle de tous les dangers tant les mouvements populistes et europhobes ont le vent en poupe, dans tous les pays de l’Union. L’histoire permet de comprendre le mode de fonctionnement de cette institution totalement originale dans l’Histoire de l’humanité : pour la première fois, des pays qui, des siècles durant s’étaient affrontés militairement, décident de s’unir et de déléguer une part de leur souveraineté.
Mais les souverainistes ne s’embarrassent pas de ce genre de considérations pour déployer leur propagande. D’où l’importance de multiplier ce type de rencontres pédagogiques pour expliquer le fonctionnement de l’Union européenne, les politiques qu’elle met en oeuvre, mais aussi les améliorations qui doivent être apportées.
Cap Finistère n°1233 du 29 juin 2018