Vers une défense européenne
Un premier pas vers une défense européenne. C’est ainsi qu’on peut qualifier le vote du Parlement européen qui est intervenu le 18 avril dernier à Strasbourg.
Ce jour-là, en effet, le Parlement européen a adopté le Fonds européen de défense. Il est destiné à apporter un soutien financier aux projets communs, d’équipements et de technologies, dans un souci d’interopérabilité des matériels et d’achats européens conjoints. Il devrait, après la conclusion des négociations sur le cadre financier pluriannuel, être doté de 13 milliards d’euros : 4,1 milliards pour la recherche, 8,9 milliards pour le développement.
« L’Union doit se doter des moyens de mener une véritable politique industrielle de la défense », a insisté Pervenche Berès, présidente de la délégation socialiste française et membre de la commission de l’industrie en charge du dossier.
« Celle-ci est plus nécessaire que jamais face à la multiplication des menaces et des incertitudes au niveau international. Ce Fonds, bien qu’en deçà de nos exigences, en est une première concrétisation pour qu’émerge en Europe une réelle capacité de défense et de sécurité commune. »
Elle poursuit : « l’absence de coopération entre les États membres dans le domaine de la sécurité et de la défense coûte entre 25 et 100 milliards d’euros par an. Il est donc temps de favoriser la coopération entre les industriels des États membres et d’inciter ces derniers à acheter ensemble les équipements produits afin de réaliser des économies. Le Fonds permettra de réduire notre dépendance, à la fois aux importations et aux exportations ».
Concrètement, trois entreprises provenant de trois États membres différents devront participer à un projet pour qu’il puisse être financé par l’Union européenne. « Si l’Europe est loin d’avoir une “ armée ” ou une “ défense ” européenne, ce Fonds constitue la première pierre de cet édifice », ajoute l’eurodéputée.
Pour la Délégation socialiste française, ce programme doit être pleinement conforme aux principes éthiques. À titre d’exemple, est interdit le financement de programmes de développement de « robots tueurs ». Il faut que l’Union pèse pour que cesse à l’échelle internationale la mise au point, la production et l’utilisation d’armes létales entièrement autonomes.
Article publié dans le Cap Finistère n°1267 du 26 avril 2019