Vive le service public !
Si l’État est fort, il nous écrase. S’il est faible nous périssons », disait Paul Valéry. Les socialistes ont toujours cherché à éviter ces deux écueils. Mais aujourd’hui, force est de constater que la balance penche très nettement du côté de l’affaiblissement de la puissance publique, alors même que le contexte exige un renforcement de l’État.
C’est pour cette raison qu’à l’occasion du deuxième « Printemps de l’évaluation », les députés du Groupe Socialistes et apparentés ont choisi justement d’aborder la question de la place et du rôle de l’État au sein des politiques.
« Pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain, nous avons besoin d’un État fort », rappellent avec force les députés socialistes dans l’exposé des motifs de leur résolution.
« Un État fort est un État protecteur qui exerce pleinement ses missions régaliennes. Un État fort est un État solidaire qui assure la redistribution entre tous ses citoyens et entre tous ses territoires. Un État fort est un État stratège qui se donne les moyens de répondre aux défis du présent et qui anticipe les mutations à venir. Un État fort est un État décentralisé qui garantit les expressions démocratiques et les initiatives locales », énoncent-ils sous forme d’anaphore.
« Promouvoir un État fort devrait être l’ambition de tout gouvernement. »
Cependant, les députés du groupe socialiste sont obligés d’exprimer des doutes quant à l’ambition du gouvernement actuel, car aujourd’hui, l’État est en panne, alors même qu’il doit faire face à de nombreuses urgences, qu’elles soient écologiques, démocratiques, sociales et économiques.
À partir de tous ces postulats, cette résolution avance plusieurs propositions et invite le gouvernement à ne pas s’entêter à mettre en oeuvre des plans d’affaiblissement de la fonction publique. Elle insiste notamment sur le projet de réforme de la fonction publique qu’il est encore temps d’interrompre et sur le nécessaire renforcement financier et humain de l’administration de la douane doivent être revalorisés, dans un contexte de mise en oeuvre imminente du Brexit.
La résolution insiste particulièrement sur cette administration. En effet, la douane française est sans doute l’une des plus belles illustrations de l’excellence administrative française qui, depuis plus de 300 ans, a su s’adapter à toutes les situations. Or, certaines missions de la douane sont régulièrement remises en cause, soit parce que les moyens qui y sont affectés sont revus à la baisse, soit parce qu’elles sont externalisées.
Gouverner c’est prévoir. Gouverner c’est choisir. Même s’il semble engagé dans une voie dangereuse, ce gouvernement pourrait, à l’occasion de la loi de finances 2020, infléchir sa politique. La balle est dans son camp.
Article publié dans le cap Finistère n°1277 du 12 juillet 2019