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mercredi 25 décembre
Ya d’ar Brezhoneg !

Qui a dit : « Je ne crois pas que nous soyons encore au temps où la langue française était menacée par les langues régionales. J’ai eu d’ailleurs plusieurs fois l’occasion de dire que, sur ce sujet aussi, je souhaite être pragmatique. Ces langues régionales, jouent désormais leur rôle dans un enracinement qui contribue à la force d’une région. C’est pourquoi je 

souhaite qu’à travers les différents réseaux d’éducation, nous puissions accompagner sa juste place ». 

C’était Emmanuel Macron, le 21 juin 2018, à Quimper. Le même Emmanuel Macron, qui, trois ans plus tard, s’est empressé de publier la loi Molac, partiellement censurée par le Conseil constitutionnel. 

Suite au recours intenté par des parlementaires LREM, téléguidés par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, deux éléments ont été censurés : l’usage du N tildé dans les documents d’état civil et la pédagogie immersive. 

« Il s’agit d’un véritable acharnement contre l’usage, la préservation et la promotion de nos langues. Cette décision remet en cause plus de cinquante ans d’enseignement par voie d’immersion, y compris dans l’enseignement public depuis vingt-cinq ans », a vivement réagi le député du Morbihan. « Le péril n’est pas immédiat, mais le risque de recours existe bel et bien », confirme le constitutionaliste Jean-Jacques Urvoas. 

« Cette décision est complètement incompréhensible, d’autant que de nombreux doutes persistent sur la recevabilité de ce recours, notamment sur l’authenticité des signataires et leur plein consentement. » 

« Je regrette profondément la démarche des parlementaires LREM et je les invite à venir rencontrer des parents, des enfants, des bénévoles, des élus en Bretagne », a renchéri Loïg Chesnais-Girard. « Nous ne demandons pas l’impossible mais juste de pouvoir enseigner à nos enfants une autre langue, au même titre que l’anglais ou l’espagnol, par exemple. C’est tout simplement le droit au choix et à l’égale dignité des langues entres elles. » 

Et maintenant que le recours déposé par les parlementaires LREM a permis de censurer la loi Molac ? C’est bien sûr vers le président de la République que tout le monde se tourne. Loïg Chesnais- Girard demande le respect des propos tenus à Quimper, mais aussi le respect du texte signé à Rennes, par le premier ministre, concernant l’usage du tildé. Les défenseurs du Breton se sont donnés rendez-vous, samedi 29 mai, devant la gare de Guingamp à 13 h 30. Comme chacun vient de s’en rendre compte, les adversaires des langues régionales disposent de relais au sein de l’exécutif. Aux Bretons, mais aussi aux Basques, aux Occitans ou aux Catalans de se mobiliser pour qu’enfin, les apprentis sorciers responsables de cette situation trouvent une solution pour que leurs langues puissent être parlées et enseignées en toute sécurité. 

 

Article publié dans le Cap Finistère n°1356 du 27 mai 2021




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